À la rencontre de : Manuel Lacroix, préparateur physique de l’ASVEL

Le 28/05/2021 par Théo

Blog À la rencontre de : Manuel Lacroix, préparateur physique de l’ASVEL


Salut Manuel, peux-tu te présenter à la communauté Dr. Clutch, ta formation, ton parcours ?

Je m’appelle Manuel Lacroix, j’ai 39 ans aujourd’hui. Je travaille dans la préparation physique depuis mes 21 ans. Je suis issu du milieu du football. J’ai été faire ma formation à l’Université de Bourgogne à Dijon, en STAPS. J’ai très vite intégré le Centre d’Expertise de la Performance de Dijon en tant que stagiaire, puis en tant que salarié de la structure, et ceci, en parallèle de mes études. J’ai validé un Master 2 Entraînement et Management du Sport. J’ai également un diplôme d’analyste vidéo. Ça c’est pour la partie diplôme, ensuite en termes d’expérience, c’est assez singulier, puisque j’ai travaillé dans tous les sports, dont évidemment le basket. J’ai commencé en 2006. Avec le tennis, on accueillait souvent des tennismans de haut niveau comme Marion Bartoli, Andy Murray, Michael Llodra. J’ai ensuite travaillé dans le milieu du hand. J’ai fait quatre saisons au plus haut niveau du handball français avec Dijon. J’ai travaillé dans le milieu du foot, toujours à Dijon, sur la ré-athlétisation des joueurs professionnels, en Ligue 1 et en Ligue 2. J’ai été entraîneur au centre de formation à Dijon. Et en parallèle de tout ça, j’ai eu des collaborations à l’étranger, souvent sur des piges assez courtes de 15 jours, comme consultant, pour la préparation physique des clubs. Ça m’a amené au Japon, en Tunisie, pour la Fédération Tunisienne de foot, en Afrique du Sud, et j’ai été également enseignant à l’Université de Dijon. Et maintenant, je travaille à temps plein pour l’ASVEL, pour l’équipe professionnelle, depuis 2014.

Donc tu as côtoyé beaucoup de sports, et tu as eu l’opportunité de côtoyer le basket de très haut niveau avec l’ASVEL, mais qu’aimes-tu spécifiquement dans le basket en terme de préparation physique ?

Si je devais dégager quelque chose que j’aime vraiment beaucoup dans le basket, c’est que cette activité mêle une certaine dextérité avec une puissance physique et de l’agilité, que ce soit sur les gestes techniques comme le tir, les déplacements… J’aime bien parce que c’est quand même extrêmement complexe. Tu vas toucher à tout dans la préparation. L’entraînement porte sur la maximisation de la vitesse, le déplacement, l’entraînement, l’endurance, et est très, très complet. Tu peux tout avoir dans le basket, c’est une discipline très enrichissante sur le plan de la préparation physique.

Manuel Lacroix - Joêl PHILIPPON - Le progres Dr Clutch

Photo Joël PHILIPPON- Le Progrès

Qu’est ce qu’être préparateur physique au sein d’un sport comme le basket ? Il y a des similitudes avec d’autres sports ?

Alors pour le coup, il y a quand même de grosses similitudes entre le handballeur et le basketteur. Ce que je vais cibler chez le basketteur en premier lieu, ce qui me parait être le centre de tout, c’est la force musculaire et le gainage, en fait, parce que le basket est un sport à dominante neuromusculaire. Donc, on va multiplier les changements d’appui à haute intensité. On va avoir des duels, des contacts, on va avoir des prises d’appui et des impulsions en constant déséquilibre. Et c’est vraiment la force musculaire qui va te permettre de performer et surtout de durer. Quand je dis de durer, c’est durer à la fois dans le temps, dans un match, mais également durer dans une saison et même à plus grande échelle, sur une carrière. Le gainage te permet d’exprimer et de transférer des qualités physiques sur des mouvements spécifiques. C’est pour moi la chose la plus importante. C’est la première chose que je souhaite travailler. Et si j’ai un jeune joueur à développer, c’est la première qualité que je vais essayer de mesurer ou tout du moins de me projeter pour me dire « voilà, si ça, ça ne va pas, ça va être compliqué… ». On va s’y attarder beaucoup plus que sur des qualités d’endurance qui peuvent être travaillées un petit peu plus tard et qui ne sont pas prioritaires dans un premier temps. Pour moi, les fondements, ça va être la force musculaire et le gainage. La force et ton gainage vont te permettre d’exprimer tes qualités, notamment sur la vitesse, l’agilité, la détente, et la base de tout, pour moi, c’est ça.

“Tu peux tout avoir dans le basket, c’est une discipline très enrichissante sur le plan de la préparation physique.”

Comment arrives-tu à convaincre un joueur mentalement que la préparation physique va maximiser ses performances ?

En essayant de donner du lien entre le terrain et ce qu’il fait en salle de musculation ou à côté, en expliquant, en présentant les choses, en lui montrant que ce qu’il va faire en salle, ce qu’il va faire en muscu sur son corps, régulièrement, quotidiennement, ça va l’aider dans certains aspects de son jeu, dans certains aspects de sa carrière, c’est souvent quelque chose d’assez simple. Il faut par exemple titiller ton joueur un peu sur l’échec, s’il a eu une saison tronquée par les blessures, etc. C’est assez simple de lui dire que sa méthodologie qu’il avait n’était pas la bonne. Il faut rajouter autre chose pour travailler différemment. (Par exemple quand on est sur des profils de jeunes joueurs, ils doivent se fixer un aspect du jeu, comme l’agilité). Il faut lui donner les outils pour qu’il arrive à améliorer son agilité. Il faut également faire des tests, des programmes en espérant qu’il progresse. Il faut montrer au joueur qu’il a réellement progressé et que le travail a été bénéfique, qu’il soit dans un double projet. Il doit avoir conscience et comprendre pourquoi le travail qu’il va faire va lui être utile sur ce qui l’intéresse, c’est à dire le basket.

Tu gères de la même façon la préparation physique d’un joueur de haut niveau, et celle d’un joueur de centre de formation ? Ou bien on est sur des « process » bien différents ?

Il y a une grosse différence parce que le joueur professionnel de haut niveau, il est déjà dans une routine où il est là pour « rentabiliser son corps », trouver le meilleur ajustement entre effort et récupération. Sa priorité de la saison, c’est de jouer beaucoup de matchs à très haut niveau. Il a des formes de travail qui sont différentes, des fois un peu plus courtes, un peu plus régulières. Alors que le joueur en développement, il a un projet à long terme, avec des séquences qui sont un petit peu plus longues, avec des planifications et des programmations sur des dominantes bien particulières, des points faibles, des points forts. On prend beaucoup plus de temps et beaucoup plus de volume de travail. Parce que là, l’objectif n’est pas de rentabiliser le court-terme pour le week-end suivant. L’objectif est d’avoir une progression sur le long-terme et d’amener le joueur à une capacité et un niveau physique et athlétique qui l’amène à être un joueur professionnel (voir l’interview de Sébastien Morin).

“Il faut rajouter autre chose pour travailler différemment.”

On te propose une mise en situation et tu nous proposes ta solution : je suis un shooter à trois points, qui a énormément besoin de qualités d’endurance et de course pour se démarquer, mais au bout de trois quart temps je suis complètement épuisé – Qu’est-ce que tu préconises ?

Bien vu la description de ta problématique ! Le joueur en question a un problème au niveau énergétique sur cet exemple. Donc le problème énergétique est à résoudre de deux manières. Si on est sur du court terme, on va travailler évidemment sur des intermittents en cours, du type 15 secondes de travail à très haute intensité, et 15 secondes de repos, donc des choses qui peuvent se faire sur terrain de basket, en modélisation, c’est à dire des répétitions de course spécifiques. Soit sur des périodes un peu différentes, avec des courses, des changements de direction, généralement un aller-retour du terrain, plus de moitié sur 15 secondes et 15 secondes de repos. C’est en gros ce qu’on pourrait dire pour un joueur. Le répéter sur six minutes avec deux blocs et une récupération de 3 minutes, avec la possibilité, évidemment, de mettre du tir aussi dans les séquences pour que l’entraînement soit un peu plus spécifique. Donc ça, c’est sur un court- terme, mais sur du plus ou moins long-terme, ça sous-entendra d’avoir un travail de fond qui soit fait sur ce joueur. Un travail aérobie avec des courses un peu plus longues, donc ça peut être des 400 mètres sous Maximo. Ça peut être du travail court, même de courir 5 km… La distance à peu près qu’un joueur de basket peut faire dans un match sur des temps entre 22 et 25 minutes, ça peut être des choses comme ça… Allier un travail de gainage et de force de manière assez générale, parce que le gainage et la force musculaire te rendra plus endurant, pour que tu puisses avoir une économie d’énergie dans tout tes gestes, surtout sur un shooter à trois points. Ça te permettra des prises d’appui plus désaxées, et un meilleur gainage sur ton tir. Plus il sera gainé, plus ce sera fort sur tes appuis, plus il aura une économie d’énergie sur chaque action et donc plus endurant pour le reproduire.

Tu as des projets en parallèle à l’ASVEL ? Des projets futurs, de nouveaux sports qui te donneraient envie de les explorer ?

Eh bien déjà, merci à toi, Damien, écoute ! Dans l’immédiat, les projets perso, il n’y en a pas beaucoup, dans la mesure où le planning est quand même chargé en une saison. On commence début août avec L’ASVEL et on finit fin juin, on a très, très peu de jours off. On a 82 matchs à jouer quasiment, donc c’est assez exigeant. Les premiers projets vont être surtout de couper à partir du mois de juillet et de bien se reposer, de profiter et de passer du temps avec la famille et de leur accorder des vacances : ce sera le premier projet perso. Je suis toujours sous contrat encore pour deux années avec l’ASVEL. Donc l’objectif, c’est de continuer d’avancer avec le club. On ne sait jamais de quoi l’avenir sera fait. J’avoue que je ne sais pas, je n’ai pas d’ambition particulière pour le moment, juste celle de travailler au mieux pour le club.

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